Comment en suis-je arrivé là

Comment en suis-je arrivé là

Enfant heureux, sans soucis, protégé par mon entourage et ma famille de la rudesse du monde. Comme les autres, issus de bonnes familles, qui sont poussées loin, comme les autres, ou presque ...

Tous les amis font des grandes et belles études, et moi, j'ai déjà du mal à faire pareil, malgré les capacités au rendez-vous. Je choisis le commerce, mais ça ne m'enchante pas... « Encore un jeune qui ne sait pas quoi faire de sa vie ! » Je me laisse aller, je me bouscule, je me laisse aller... mais vers quoi ?!

L'immobilisme gangrénant me pousse finalement à faire un choix. Je me prends en main et me force un peu, et c'est le « manuel » que je vais laisser s'exprimer en moi. Je vais FAIRE des choses.

Expatriation dans une France plus reculée, je rentre alors dans une période d'introspection. J'en profite pour plonger dans mes mystères aidé de quelques prophéties et d'une pincée d'ésotérisme...

Ce monde, sa forme et sons sens m'échappe en partie et c'est peut être là que je dois chercher réponse. Tout ce qui ne va pas, tout le mauvais, les dérèglements, le chaos... Je commence une sorte d'investigation pendu à internet entre divertissements et quête d'informations. Je veux SAVOIR.

Cet abîme sans fond nourrit mon égo et aiguise certains de mes choix. J'en ressens rapidement la limite, c'est un mauvais carburant à mon envie d'évolution et d'être plus que tout ça.

Mes lectures spirituelles du moment m'incite à devenir un acteur du changement ; logiquement j'en viens à l'écologie, la bio-construction, l'altermondalisme, et je m'écarte des idées du salariat, du carriérisme, de l'envie de réussite sociale. J'ai compris que les règles étaient faussées, manipulées, limitées et que je devais en chercher qui me permettent d'exprimer mon goût de la liberté, d'être vraiment Moi.

Juin 2008. C'est la fin d'un contrat, d'une formation professionnelle, d'une acceptation silencieuse des règles de société, de rencontres limitées, du matérialisme, de l'inaction. Un été d'exploration s'ouvre à moi. C'est le début de riches rencontres, de la découverte d'un monde hors des règles, d'un dynamisme, d'une envie commune d'avancer dans l'inconnu / l'oublié et d'une fraternité que je pensais improbable.

J'affine dès lors mes choix et comprends comment je peux consciemment, par mon état d'esprit et mes attentes, influencer mon avenir et les coïncidences que j'y vivrai. Plus pratiquement : je sais quel genre de choses je veux vivre (mais ni où, ni quand, ni comment) et, sûr de cette envie, je développe une foi en mon avenir. Un peu comme si c'était moi qui proposais l'avenir au lieu de simplement le laisser arriver de lui-même ou grâce aux autres.

D'expérience en rencontres, tout l'été passe, je lis, j'aide à construire, j'apprends à mieux me nourrir, je découvre la vannerie et surtout le goût d'une vie simple et hors-système.

A la fin de l'été, j'ai vécu une bonne partie de ces « attentes » et je m'en trouve un bon paquet de nouvelles. Devenu végétarien, je veux aller plus loin. Je veux mieux comprendre « l'ésotérisme », le chamanisme, et finalement tout ce qui touche à l'invisible. J'ai envie de toujours me détacher plus du « matérialisme » qui ne satisfait plus ma soif d'authenticité, d'être au-delà de mon égo. Je suis attiré par toutes ces anciennes civilisations qui sont parties où ont disparues peut être pour un ailleurs plus enrichissant, plus lumineux qui me mets l'eau à la bouche. Et ma vie quotidienne, je la veux plus simple, plus autonome, moins tordue. Et je suis, depuis que j'ai découvert le pouvoir de la foi, de l'envie, du goût, sûr que je vais trouver chaussure à mon pied.

Mon bref séjour au Rocher de Saint Estève au près de ces deux résidents m'apparaît comme une de ces évidentes coïncidences que je me dois d'écouter avec toute mon attention. Et, quelques jours plus tard, je me lance dans l'aventure...

Cela fait, en temps horloge, plus d'un mois que je suis ici.